Hazebrouck: l’œuvre de l’artiste singulier, Jean Linard, à découvrir à la biennale de mosaïque
Nul doute que les créations de la Cathédrale, l’œuvre d’une vie, créée par le céramiste Jean Linard, vous rappelleront un peu la ferme aux avions de Steenwerck. Singulières, aussi naïves que pointues techniquement, elles tutoient les éléments climatiques depuis près de cinquante ans, dans un petit coin du Berry. Menacées de disparition, elles sont exceptionnellement exposées au musée des Augustins, pour la quatrième Biennale de mosaïque.
Marie-Flore Cocq, directrice du musée, avec deux « gardiens du temple » extraits du site La Cathédrale dans le Berry
Cette année, la Biennale de mosaïques en Nord, quatrième édition, a souhaité s’engager. Les 150 mosaïstes de dix nationalités attendus pour l’événement seront invités à participer à deux chantiers de restauration l’été prochain, quelque part dans le Berry, à Neuvy-Deux-clochers. Là, dans ce village, en lisière de forêt, sur une ancienne carrière de briqueterie, a poussé une création insolite, baptisée « la Cathédrale », de l’artiste céramiste Jean Linard, disparu en 2010. « Il a eu envie de faire la plus grande cathédrale du monde, raconte Jean-Marc Escherich, coordinateur de la Biennale. Il était tourné vers la spiritualité, c’est une œuvre au long cours, évolutive. » Une cathédrale œcuménique, où toutes les religions ont leur place, qui se divise en plusieurs ensembles conçus en fonction des lieux, sur plusieurs hectares. Les personnages, les animaux représentés mêlent céramique et mosaïque colorées. « On a souhaité offrir un nouveau regard, à la limite de la mosaïque et de l’art brut », poursuit l’artiste mosaïste du centre socio-éducatif.
Des créations habituées à évoluer à l’extérieur, suivant le vent et les éléments.
« On a pris le parti de montrer que la Cathédrale est en péril »
Pour la première fois, l’association qui tente de sauvegarder cette œuvre atypique a accepté d’en confier des extraits au musée des Augustins d’Hazebrouck. L’équipe de la biennale a relevé le challenge d’exposer 80 de ces créations extérieures, dans l’une des salles du musée et dans le jardin, une façon de le revaloriser.
Cette exposition souhaite valoriser le jardin du musée en présentant plusieurs créations.
« Pour le musée, présenter de la mosaïque, c’est faire un pas de côté, et un pas de plus quand il s’agit d’art brut, confie Marie-Flore Cocq, la directrice. Cette œuvre totale m’a séduite. »
Sur certaines créations, l’usure du temps a fait son œuvre. « On a pris le parti de montrer que la Cathédrale est en péril, déclarent les deux collaborateurs. Nous souhaitons mobiliser le public, l’inciter à aller la découvrir sur place, à participer à la société coopérative qui veut racheter le site à la famille pour le préserver. »
Site Internet dédié à la Cathédrale.
Source : Article Voix du Nord, publié le 7 novembre 2019